Rencontrez Franck, le fondateur d’ADN Vintage, une friperie qui mise sur la qualité la durabilité…
Le Flâneur : Pouvez-vous vous présenter ?
Franck : Je m’appelle Franck, je suis Rennais passionné d’Amérique et d’antiquité du XXème siècle, ma passion vient du cinéma des années 40 et 50 beaucoup et puis d’une histoire familiale qui est peu particulière et haute en couleur. J’ai toujours vécu avec ma passion, depuis gamin, mes passions pour l’art populaire nord-américain et français du XXème, ça englobe la musique, la bouffe, les fringues, la déco, l’atmosphère enfaite. Donc je suis toujours en recherche de pépites, du meilleur, parfois plus simple mais qui a été un peu oublié, un peu banalisé mais qui a un grand intérêt quand on s’y penche. J’en ai fait mon métier depuis très longtemps de tout ça.
Le Flâneur : Pouvez-vous nous parler de votre boutique ?
Franck : C’est un petit écrin qui se revendique comme authentique mais je pense qu’il n’y a pas besoin de revendiquer quoi que ce soit, y’a qu’à regarder autour de soi. Le fil conducteur c’est d’avoir de l’authentique et des choses marquantes, des choses qui sont des icônes d’une époque, d’une façon de vivre et en même temps qui sont amené à évoluer, Toujours en cherchant durabilité, cad des trucs dont tu ne vas pas te lasser, les vraies choses nobles, comme on dit « le noble vieillit bien », ça se constate d’autant plus dans la fripe. On a aussi nos créations, on récupère du tissu vintage sur certaines pièces et on fait par exemple des nœuds papillon des head-band, là on est en train de travailler sur des vareuses qu’on va transformer en veste. Des petits bracelets, des jupes en jeans qu’on fait à partir de jeans vintage de marque.
Le Flâneur : C’est vraiment proposer quelque chose qui ne va pas se déchirer au bout d’une semaine ?
Franck : Exactement, donc en dehors du style qui est très fort et qui est vraiment toujours omniprésent tu as toujours le truc de qualité. Pour vous donner une idée j’ai encore de vrais Levis américain qui viennent des Etats-Unis, des levis fabriqués en France qui était un Graal dans les années 80 parce que la toile de jean venait de France, de Nîmes à l’origine, c’est pour ça qu’on dit un denim. J’ai des modèles que tu ne peux plus retrouver depuis bien longtemps. Le maître mot ici c’est, « Je ne stop personne ». Je suis là pour communiquer et faire aimer les choses aux gens mais y’a aucune contrainte ou injonction là-dedans. C’est juste partager une passion, proposer aux gens de rentrer dans la légende du rêve américain pour des vieux comme moi. J’ai une clientèle jeune et une clientèle beaucoup plus âgée et je peux aller du vieux rockeur de 70/80 ans jusqu’aux Saint-Cyriens pour chercher des trucs de qualité, des vraies marques, des vrais produits authentiques. J’ai par exemple des petits cuirs des années 70 ou des cuirs des années 30. J’ai des trucs très français aussi, très breton avec de la fringue de marine, des vareuses, des marinières, des cabans, des duffle-coats. Tout est choisi à la pièce ici.
Le Flâneur : Ce sont les gens qui viennent vous les vendre ou vous allez les chercher ?
Franck : Je fais feu de tout bois, parfois je rachète aux gens qui me proposent des choses, j’ai tout un réseau de personnes avec qui je travaille depuis très longtemps, je ne subis absolument pas de lot, c’est-à-dire je ne vends pas des trucs parce que je les ai sous les bras mais parce que je les ai validés. C’est pour ça que ça donne une atmosphère très particulière, car tout est assumé. J’ai envie de communiquer tout ça dans la meilleure atmosphère possible, notamment avec la musique. Ce n’est pas unilatéral, c’est franco-américain, j’ai vraiment de tout dans la boutique : des choses d’art forain, des choses country/western, hippies, des gammes de prix variés. Les jeans, par exemple le 501 de chez Levis, sur une centaine que je vois je ne vais en prendre que 8 parce que je recherche la meilleure qualité, la qualité basique ici c’est déjà une bonne qualité chez Levis difficile à trouver. Tout est justifié au niveau des prix, je veux que les gens qui repartent avec des choses soient contents de repartir avec et les portent encore 2 ans après. Je ne suis pas sur le dos de mes clients à essayer de leur refiler un truc qui ne leur va pas, je leur dis ce que je pense.
Le Flâneur : Quand la boutique a-t-elle ouverte ?
Franck : Elle a ouvert le 17 novembre 2018, j’ai ouvert le premier jour des manifs de gilets jaunes d’ailleurs. La boutique parait plus ancienne car c’est la synthèse d’une vie, j’ai rassemblé pas mal de choses qui me suivent depuis longtemps et comme tout est authentique dans la boutique, ce n’est pas de l’opportunisme pour suivre une mode, c’est que des choses vraies, y’a des clins d’œil, des références qui peuvent émouvoir, faire revenir en arrière ou au contraire vous projeter en avant car ça donne une idée de ce qu’on peut faire du monde avec ce qu’on a déjà.
Le Flâneur : C’est donc votre première expérience dans ce milieu ?
Non, j’ai fait des salons, des marchés et j’ai eu une boutique d’antiquité américaine où je faisais un peu de fripe aussi y’a plus de 25 ans, je bosse dans la fripe depuis que j’ai 15 ans, je faisais les mercredis et les samedis avec les premiers fripiers de Rennes dans une petite friperie qui était passage des Carmélites à l’époque et qui s’appelait les Puces à Basiles. J’en ai aussi fait à Paris quand j’avais la vingtaine. J’ai fait de l’import d’antiquité pendant des années aussi. Donc ça a vraiment construit ma vie.
Le Flâneur : Comment avez-vous fait face aux confinements successifs ?
Franck : Une des forces dans ma manière de travailler c’est que quand j’achète quelque chose de toute façon ça a tellement d’intérêt quelque part c’est qu’il n’est pas périssable, je n’ai pas un stock qui va se démoder, qui va perdre de la valeur, au contraire, ce sont des choses qui se bonifie avec le temps. Donc je pense que pour faire face à une crise qu’on a comme maintenant, c’est un meilleur point de départ on va dire. Je pense que j’ai eu de la chance aussi.
Le Flâneur : Quelles sont vos meilleures ventes en générales, qu’est-ce qui revient souvent ?
Franck : Alors principalement les jeans, ça fait partie des fondamentaux ici, le cuir pareil et on commence à avoir une sacrée réputation autour de ces deux-là, ça fait partie des piliers. Après on fait de la chaussure, des Doc Martens anglaises des années 80, on a des vraies Timberland, de la converse de belle qualité. Vintage pour la petite histoire ça veut dire « cru » en anglais, c’est un millésime et c’est vraiment une autre façon de fonctionner, c’est millésimé, les choses sont faites par années de fabrication et par provenance parce que les qualités en découlent. Il y aussi beaucoup de motifs Ecossais, un des fondamentaux de la boutique avec des vrais kilts écossais, irlandais, anglais et français aussi. L’Ecossais ici y’en a toujours.
Le Flâneur : Avez-vous des projets pour la boutique ? Ouvrir une autre boutique ?
Franck : Vu le contexte, on se fait petit, je préféré un truc qui marche, je n’ai pas un esprit conquérant. Je veux juste être reconnu pour faire un bon job mais pas absolument prospérer pour prospérer. On n’exclut pas d’ouvrir une deuxième boutique un jour, ou avoir plus grand ça serait bien aussi mais en même temps le lieu actuel est un peu magique et j’aurai du mal à m’en défaire. Et maintenant c’est un peu chez les gens aussi, c’est un peu plus qu’une boutique c’est un petit lieu de rencontre, qui a une âme. Ce qui est drôle c’est que j’ai des gens qui viennent de loin ici, j’ai des Américains qui quand ils viennent en France passent systématiquement ici, des gens d’Asie, des Japonais, des Coréens aussi. Mais aussi des Français de l’autre bout de la France, des Parisiens très régulièrement. On a une offre qui est inaccessible pour beaucoup de gens, car il y a une manière de sourcer et ça demande un savoir, ça c’est indéniable. Les choses que je peux sourcer, il faut un minimum de connaissance pour les identifier, les repérer et puis les rapporter. J’ai des gens d’ailleurs qui sont friands de ça qui n’ont pas l’offre autour d’eux, ou alors à des prix « d’américains » donc totalement inabordable pour le commun des mortels. Ils se retrouvent donc ici et moi j’ai envie que ça continue comme ça, je ne veux pas snober la chose.
Le Flâneur : Un dernier mot pour la fin ?
Venez, vous serez les bienvenus. Et aussi suivez-nous sur notre compte Instagram, sur la page vous remarquerez que ce ne sont pas des photos de mannequins, ce sont des photos de clients qui ont acheté des choses et les gens ne font pas la gueule on n’est pas là pour se la raconter, tout est naturel et j’y tiens.
Article réalisé par Pauline Pouilleux, membre actif du pôle rédaction.
Pour vous rendre chez ADN Vintage, c’est par ici:
Leurs coordonnées:
numéro de téléphone: 06 25 70 42 16
Instagram: @adnvintage