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Le Guide pratique des Rennais

La Librairie Mouche, la nouvelle pépite rennaise

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Nous avons rencontré pour vous Camille, fondatrice de la charmante librairie mouche. Cette passionnée de lecture vous donnera envie de s’y rendre…

 

Le Flâneur : Pouvez-vous vous présenter ?

 

Je m’appelle Camille, je vais avoir 40 ans et j’ai ouvert la librairie il y a plus de six mois à Saint-Grégoire. J’ai été pendant 20 ans responsable administrative et juridique donc c’est une vraie reconversion professionnelle.

 

Flâneur : Quelle est l’histoire de la librairie Mouche ? Pourquoi l’avoir créée?

 

C’est une bonne question. Je crois que c’était un projet qui a toujours été là chez moi. J’ai une passion absolue pour les livres, j’ai longtemps travaillé dans le secteur de l’édition donc c’était qqc qui me plaisait vraiment beaucoup. Et la vraie raison est que j’ai visité ce lieu, et il a fallu se décider vite, il y a souvent un déclencheur dans ce genre de projet. J’ai poussé la porte et je m’y suis vue, et je me suis dit c’est maintenant ou jamais. Ça correspondait à une très bonne période en plus. Donc ça c’était avant le confinement, ensuite il y a eu le confinement donc ça a été plus long que prévu.

 

Flâneur : D’où vient le nom “mouche” ?

 

Mouche c’est mon surnom. Je n’ai pas été chercher très loin. C’est mon père qui m’appelle Mouche, ça fait 40 ans qu’il m’appelle Mouche, mes copains m’appellent Mouche. Je voulais quelque chose de percutant, je ne voulais pas de jeu de mots justement autour du mot, puis je voulais quelque chose qui visuellement soit impactant, et les enfants s’en souviennent plutôt bien. Et c’est important qu’ils puissent retenir ça, que ce soit facilement identifiable.

 

Flâneur : Pourquoi avoir choisi Saint Grégoire ?

 

J’habite à Saint Grégoire depuis 7 ans et c’est une ville qui commence à prendre de l’importance, tant au niveau de sa population que de son attractivité, les gens viennent y travailler. Mais culturellement il n’y a pas grand-chose, donc je ne suis pas allée très loin. Mais je trouvais que c’était important. A Rennes il y a déjà beaucoup de choses, et je voulais vraiment une librairie généraliste, pour que tout le monde puisse y trouver son compte. Et si je m’installais à Rennes il fallait que je me spécialise un peu, parce que cette taille de boutique à rennes n’est pas vraiment envisageable. Et puis la librairie draine tous les gens de Rennes nord et des alentours, et les habitants de Saint Grégoire. Donc l’implantation a été importante et je crois que là-dessus je ne me suis pas trompée.

 

Flâneur : Comment choisissez-vous les livres que vous proposez ?

 

Il y a plusieurs manières de faire. Il y a tout d’abord les représentants. Je suis en contact avec les diffuseurs qui représentent entre 150 et 200 éditeurs chacun. Généralement je les rencontre deux à trois mois avant les sorties, et j’ai effectivement beaucoup de contact de ce côté-là. Et on épluche les programmes des sorties. C’est le premier canal officiel, donc on travaille les nouveautés, et encore plus avec une boutique comme la mienne où je n’ai pas beaucoup de place. Je sélectionne avec encore plus d’attention ce que j’ai envie d’acheter. Et le deuxième canal, c’est tout ce que je lis, les blogs littéraires, les revues de presse, j’écoute beaucoup d’émissions radios, énormément de podcasts. Je me nourris vraiment de tout ce que je vois pour commander des choses dont je pense que ça peut intéresser mes lecteurs et mes clients. Donc il y a vraiment deux canaux : un officiel et l’autre c’est l’air du temps. Ça demande d’avoir des antennes un peu partout pour ne pas louper les grosses sorties et a l’inverse les petits livres qui me tiennent à cœur même si ce n’est pas toujours des nouveautés.

 

Flâneur : Avez-vous une boutique en ligne?

 

J’avais lancé une boutique en ligne avant le deuxième confinement car j’ai ouvert le 13 octobre et fermé le 29. Mon parti pris sur la boutique en ligne était que je ne chroniquais que mes coups de cœur. On ne va pas commander des livres de poche en ligne chez moi.

Pendant le confinement j’avais décidé de continuer à chroniquer comme les petites cartes qu’on voit sur les tables, mais en ligne. Donc je chroniquais que les nouveautés ou les coups de cœur que j’aimais bien, donc je n’avais pas beaucoup de références mais ça a bien marché. Je l’ai un peu mis de côté, parce que je reçois beaucoup de commandes par mail et puis il y a le point de vente physique à faire tourner. J’essaie de poster beaucoup de choses par Instagram et j’ai beaucoup de commandes via ce canal. Je vends pas mal d’exemplaires de ce que j’ai mis en ligne. Ça se substitue presque au site marchand. Le site marchand fonctionne bien pour les abonnements. Tous les mois vous pouvez décider de vous abonner, vous choisissez : poche ou grand format, pour vous ou pour offrir, si c’est à offrir, j’envoie un questionnaire à la personne à qui vous offrez. Et tous les mois je choisis un livre hyper sélectionné en fonction des gouts et des attentes, et les gens viennent chercher leur petite surprise. Ça fonctionne très bien en ligne.

 

Flâneur : Votre livre préféré ?

 

J’ai fait un portrait sur mon site internet. Plutôt que me présenter, j’ai fait une liste des livres qui m’avaient le plus touché, ému. J’en ai mis 7 ou 8.

https://www.librairie-mouche.com/a-propos

Globalement c’est vrai qu’il y a des classiques qui m’ont emballé mais j’aime lire beaucoup de choses. C’est très personnel les livres qu’on aime.

 

Flâneur : Un livre que vous conseillez pour s’évader ?

 

C’est ce qu’on me demande tous les jours. Il y a les romans feel good, où les histoires vont se dérouler, moi je trouve qu’on peut s’évader avec des histoires plus puissantes et plus fortes. Il y a des livres qui sortent en ce moment comme le Belle Greene de Alexandra Lapierre qui est le portrait d’une femme éblouissante, je trouve que ce sont des livres qui vous embarquent ailleurs et c’est réussi. On n’a pas besoin de quelque chose de léger, on a besoin de quelque chose qui nous embarque ailleurs.

 

Flâneur : Avez-vous un autre livre à suggérer aux Rennais ?

 

J’en ai beaucoup. Des diables et des saints de Jean Baptiste Andréa, c’est un roman qui se passe dans un orphelinat. On va suivre le portrait de plusieurs garçons qui vont se lier d’amitié à vie. C’est une version un peu adulte des choristes. Il y a ce côté qui fait presque rêver qu’il y a dans les choristes. Et ce personnage est hors norme. Il va rencontrer une jeune fille qui vit dans le manoir d’à côté. Ils sont tous les deux habités par la passion du piano et donc toute sa vie il va aller jouer aux pianos de tous les espaces publiques du monde pour essayer de la retrouver. Je l’ai dévoré, 250 pages, les phrases sont courtes, les chapitres sont percutants. Ça vient de sortir, il vient d’avoir le prix RTL. Chapeau !

 

Flâneur : Quelles sont les perspectives d’évolution de la boutique?

 

C’est aussi une bonne question. Ce sont des questions qu’on se pose très vite parce que ça marche très fort. Je voudrais digitaliser mes offres d’abonnement, parce que je le fais aujourd’hui de manière très expérimentale et ça me prend beaucoup de temps. Je souhaite lancer un podcast autour du livre, je suis en pleine réflexion concernant le contenu, puis ensuite voir comment on va proposer tout ça, mais je suis sûre qu’il y a beaucoup de choses à faire autour du livre. L’idée ce n’est pas de faire que des podcasts sur le livre, mais aussi sur l’univers du livre. La troisième chose c’est de faire vivre la librairie. C’est quelque chose que j’avais prévu de faire depuis la rentrée de Janvier mais évidemment avec le contexte sanitaire cela n’est pas possible : faire venir des auteurs en dédicace, faire des salons d’écriture, faire des soirées yoga-livre… J’ai vraiment hâte que la librairie soit ouverte à tout le monde. Quand on est en phase de lancement, il ne faut pas s’endormir, il faut aller vite très vite. Le monde du livre est très attractif et ça intéresse les gens.

 

Flâneur : Le mot de la fin ?

 

Aujourd’hui avec le recul, cela fait six mois que j’ai ouvert, je pense qu’il n’y avait pas de meilleure période pour lancer une librairie. Et c’est des lueurs positives dans une période compliquée pour plein de gens. Et même si on a la trouille et qu’on sert un peu tout pour se dire que ça va passer. En fait, c’était une période hyper favorable à l’accueil d’une librairie. Il n’y a pas que du mauvais dans ce marasme ambiant.

 

Pour découvrir les livres mis en vente à la Librairie Mouche, c’est par ici:

Leurs coordonnées:

numéro de téléphone: 09 75 73 72 30

Instagram: @librairiemouche

site internet: Librairie Mouche (librairie-mouche.com)