Le 21 Septembre, nous rencontrions Lydia, fondatrice de Maison Semilla à Rennes. Voici une retranscription de l’entrevue que nous avons eu ensemble 😉
Un petit point histoire sur Maison Semilla …
Suite à une expérience de 5 ans au Boudoir, une boutique de tatouage sous forme de salon privé, Lydia ouvre Maison Semilla. Le but ? Allier le tatouage et l’esthétique tout en y incluant un shop de cosmétiques niches. Très vite le tatouage a pris le dessus, notamment avec le confinement qui a fait explosé la demande, si bien que depuis le shop ne propose plus de soins esthétiques. Mais la partie boutique permet ici d’en faire un salon de tatouage différent des autres.
On peut maintenant commencer l’Interview !
Quelles types de cosmétiques sont vendues chez maison Semilla ?
Lydia : Ce qui fait notre particularité c’est qu’ici, nous vendons presque exclusivement des cosmétiques niches. Beaucoup de made in France, de local, qui sont en accord avec les valeurs que nous défendons. On a par exemple des marques comme La Canopée, Mademoiselle Saint Germain, Easy Tattoo, des infusions de chez L’Infuseur, et pleins d’autres.
Pourquoi le nom de « Maison Semilla » ?
Lydia : Etant espagnole d’origine, je voulais trouver un nom qui se rapproche de mon identité, ce qui m’amenait à chercher un nom hispanophone. J’ai trouvé le mot « Semilla » qui signifie « graine » en espagnol, un nom qui représente très bien mon shop et ses valeurs. Cela fait référence aux cosmétiques que nous proposons, des cosmétiques naturelles qui nous viennent de la terre, mais aussi aux tatouages floraux que nous réalisons au salon.
Quelles sont les valeurs qui décrivent le mieux votre enseigne ?
Lydia : La première valeur qui me vient à l’esprit est l’écoute de l’autre, on essaie du mieux qu’on peut d’être à l’écoute de nos clientes. Notre shop est presque exclusivement féminin justement parce que les femmes se sentent en confiance ici. Et sinon je dirais que nous sommes toutes portées par des valeurs écoresponsables, que vous pouvez voir notamment dans la boutique ou bien au niveau des tatouages qui sont au maximum réalisés avec des produits biosourcés et biodégradables. C’était pour moi très important d’inscrire ces valeurs dans le développement de Maison Semilla.
Comment se sont passés les débuts de Maison Semilla ?
Lydia : Les débuts de Maison Semilla n’ont pas été très durs, voir se sont plutôt bien passés. Etant donné que je possédais le Boudoir juste avant, ça n’a été qu’un déménagement. Mais l’arrivée du confinement a mis un point d’interrogation au développement du shop, et finalement, à la sortie de tout ça tout a roulé et nous continuons notre petit bonhomme de chemin tranquillement. Depuis l’ouverture de l’enseigne, nous avons même accueilli 2 nouvelles tatoueuses au sein de l’équipe.
Assez parlé de Maison Semilla, parlez nous un peu de vous maintenant … parlez nous de votre parcours
Lydia : Alors pour ma petite histoire, je pratique le dessin depuis que je suis toute petite, j’ai suivi des cours de poterie, dessin et sculpture dès l’âge de 5 ans et jusque’à la fin de mon lycée. Ensuite j’ai tout lâché, et début de la vingtaine j’ai commencé à voyager un peu partout dans le monde. Le dessin n’avait plus la même importance pour moi, j’avais envie de découvrir le monde. Après avoir longuement hésité entre l’art et l’esthétique, je me suis finalement lancée dans le métier d’esthéticienne. C’était une évidence pour moi car j’avais ce besoin de prendre soin des autres.
Dans le village de mes grands parents en Espagne, il y avait une dame qui faisait à la fois le métier d’esthéticienne et aussi de tatoueuse, je me suis alors dit que c’était ce que je voulais faire de ma vie. J’ai alors commencé à postuler dans des salons de tatouage … sans succès. J’ai donc lâché le tatouage pour me consacrer pleinement au métier d’esthéticienne. En 2010 j’ai ainsi ouvert ma première entreprise d’esthétique à domicile, puis j’ai fondé Le Boudoir en 2015. Sauf que même après toutes ces réalisations, l’idée de faire du tatouage n’était pas complètement sortie de ma tête. Ce qui m’a donc poussé à suivre une formation de maquillage permanent, qui reste assez proche des tatouages. Je me suis ensuite pas mal entrainée sur de la peau de cochon, sur ma famille, mon mari, pour finalement le mettre à la carte du Boudoir en 2018. Puis j’ai eu envie d’avoir ma propre cabine de tatoo, séparée de la cabine d’esthétique, ce qui fait qu’on a déménagé pour fonder Maison Semilla.
Quel conseil pourriez vous donner à un jeune qui souhaiterait se lancer là dedans ?
Lydia : Pour ce qui est du tatouage, il faut énormément dessiner et aimer le faire bien sûr. Après sur le long terme, il faut essayer de trouver son propre style, quelque chose qui va te différencier des autres. Et surtout, il ne faut pas hésiter à persévérer, on le dira jamais assez mais c’est la clef du succès, il ne faut pas abandonner ! Surtout quand on est une femme, étant donné que c’est un métier encore très masculin, et que c’est un milieu qui reste très fermé, il faut se frayer un chemin pour s’y faire une place.
Pour ce qui est de l’ouverture d’une boutique, il faut trouver son petit truc à soi pour se démarquer. Et avant toute chose, il faut aimer l’entreprenariat !
Comment vous est venu cette idée de se lancer dans cette démarche écoresponsable ?
Lydia : C’est une démarche que j’avais déjà entamé à la maison, et ce depuis toute petite, donc c’était assez naturel pour moi de continuer dans cette lancée. Mais c’est une démarche qui n’a pas été facile à mettre en oeuvre, surtout dans la partie boutique car à l’ouverture du Boudoir en 2015, il y avait encore très peu de marques niches, j’ai donc du fouiller et faire pas mal de recherches pour trouver des pépites. Mais finalement l’offre a explosé par la suite ce qui m’a beaucoup aidé.
Comment verriez vous le monde dans 20 ans ?
Lydia : Pour moi, il y a pas mal de choses qui avancent, des esprits qui s’éveillent sur pleins de sujets, et ce sont des choses très positives qu’il faut retenir. Mais certaines choses pèsent encore, et c’est ce qu’il faut éradiquer pour un monde meilleur. Mais ça serait trop long de tous les citer malheureusement. J’espère donc que notre monde ira bien et qu’il aura évolué dans le bon sens. Et surtout je souhaite avant toute chose qu’on instaure plus de bienveillance et moins d’individualisme au sein de nos sociétés.
Place au Portrait Chinois …
Si vous étiez un tatouage, lequel seriez-vous ?
Lydia : Une fleur, mais pas n’importe laquelle, une pivoine.
Si vous étiez un objet écoresponsable, lequel seriez-vous ?
Lydia : Une brosse a dent en bambou pour une bonne hygiène buccale. Et ce qui est drôle la dedans, c’est qu’on peut réutiliser le bambou en tuteur pour les plantes, voilà si jamais vous ne saviez pas quoi en faire !
Si vous étiez un pouvoir magique, lequel seriez-vous ?
Lydia : La téléportation, pour pouvoir voyager où je veux en un claquement de doigts !
Source Image de couverture : Le Flâneur / Site : Tourisme Rennes